Création des Jeunes POP Suisse : « there is an alternative »

Il y a trois ans, la section jeunes du POP Vaud se créait. Depuis, ils ont mené beaucoup d’actions et de campagnes. On peut par exemple rappeler la pétition pour des transports publics gratuits qui avait récolté près de 3800 signatures, ou encore la campagne sur l’initiative « économie verte ». La dernière grande action menée par les Jeunes POP Vaud était un événement en soutien à la Palestine, avec débats et musiques, pour ce sujet d’autant plus d’actualité. Mais la jeunesse du POP n’existe pas que dans le canton de Vaud, mais aussi à Neuchâtel et à Zurich. Ces sections partageant une vision du monde collaboraient déjà beaucoup, notamment pour organiser chaque année à Pâques, leur week-end de formation et de rencontre, Form’action. L’envie d’avoir une structure nationale s’est fait ressentir. On ne pourra pas changer la société si on n’a pas un parti national fort. Dans ce contexte, le congrès fondateur des Jeunes POP Suisse s’est tenu le 11 novembre dernier à Berne. Il a réuni une vingtaine de personnes, toutes voulant en finir avec le capitalisme et proposer une nouvelle société, une société socialiste. Le mouvement compte actuellement une cinquantaine de membres et a permis la création d’une section à Bâle. D’avoir une structure nationale permet d’organiser les jeunes qui sont dans des cantons où il n’existe pas encore de section.

La vision des Jeunes POP pourrait se résumer avec leur slogan « Appauvrissons les millionnaires, pas notre génération ». Les inégalités s’accroissent, la situation économique se détériore, notamment pour les jeunes. La seule réponse que donnent les politiciens traditionnels à cela, c’est de continuer avec les mêmes recettes. Ils nous disent qu’il faut baisser l’imposition des multinationales (avec la RIE 3), qu’il faut augmenter l’âge de la retraite des femmes et baisser les rentes (avec PV2020). A chaque fois, ils le répètent tous en cœur, on n’a pas le choix, si on veut être concurrentiel, il faut enrichir les millionnaires et espérer que des miettes reviendront aux travailleurs. La droite a adopté la vieille pseudo-théorie du ruissellement comme dogme. Mais toutes ces mesures se font sur le dos de la majorité des gens notamment la jeunesse.

Les Jeunes POP rappellent que cette situation n’est pas une fatalité. C’est le choix des puissants de ne pas partager la richesse. Pour avoir un système de santé qui fonctionne, on n’est pas obligé de réduire le temps des consultations de base à 20 minutes comme a voté le Parlement suisse, mais on peut augmenter l’imposition des millionnaires. Dans le premier cas, on nuit à la santé des travailleurs en ne laissant pas les médecins faire leur travail. Dans le second cas, on demande une petite contribution des personnes qui n’arriveront jamais à dépenser tous leurs sous, tellement ils vivent dans l’abondance. Dans cet exemple, on voit très bien la société de classe, on peut choisir d’améliorer la situation des travailleurs, ou celle des assureurs privés qui n’ont qu’un intérêt, leur profit.

Les Jeunes POP recherchent à construire une nouvelle société, une société socialiste. Mais la situation de la Suisse est différente des autres pays, on ne peut amener un système déjà tout fait sans l’adapter. C’est pourquoi la société socialiste voulue par les Jeunes POP est à imaginer et à construire. Il est aussi important d’avoir un esprit critique sur ce qui a été fait et de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Mais même si c’est un système à imaginer, les Jeunes POP s’inspirent de tout ce qui se fait de bien ailleurs. Et le monde est rempli de projets qui mettent l’humain avant le profit, encore faut-il les voir. Pour le système de santé, on peut par exemple citer Cuba qui réussit en étant beaucoup moins riche que la Suisse, à avoir une espérance de vie comparable, et a notamment une santé gratuite et accessible à tous. Et il y a aussi des expériences de luttes qui peuvent être inspirantes, notamment la lutte en Irlande contre la privatisation de l’eau. En se mobilisant, la population a fait reculer le gouvernement.

Mais les Jeunes POP ne veulent pas rester à refaire le monde en théorie, ils veulent aussi faire des actions pratiques pour concrètement changer les choses. Leur prochaine action sera par exemple de faire un sondage auprès des apprenti-es. Ils ne veulent pas faire de la politique dans leur coin et dire aux gens ce qui est juste pour eux comme font les politiciens actuellement. Ils veulent plutôt avoir un contact avec la population, partir de leurs problèmes et voir avec eux quelles solutions ils peuvent amener ensemble. Malheureusement dans notre société, on a pris l’habitude de ne pas demander l’opinion aux gens, mise à part pour les votations, en ne respectant pas leur choix si cela ne convient pas aux élites. Les jeunes ont donc peu de possibilités de se faire entendre, mais les Jeunes POP comptent bien changer cela.

Donc pour changer les choses, Rejoins le mouvement, rejoins les Jeunes POP.

Jordan Willemin

Comité de section des Jeunes POP Vaud