Ces dernières semaines, on a beaucoup évoqué le lobbying, notamment de la part des caisses maladie. Il y a eu la question de la proximité du PLR Ignazio Cassis, aujourd’hui ex-président de Curafutura, association regroupant plusieurs caisses maladie, avec ce lobby, ou encore celui du conseiller national UDC Raymond Clottu, qui, interrogé par la RTS, admettait être rémunéré par le Groupe Mutuel pour participer à son «groupe de réflexion santé», mais sans articuler de montant. Une initiative demandant l’interdiction aux parlementaires de siéger dans des directions ou conseils d’administration d’assureurs et d’y être rémunérés a du reste été lancée.
L’opacité liée au lobbying est pour le moins inquiétante. Qu’on se le dise une bonne fois, un parlementaire qui siège dans le conseil d’administration d’une caisse maladie et/ou qui touche de l’argent de celle-ci, et qui est membre de la commission sur la sécurité sociale et la santé publique va y défendre les intérêts des assureurs. Il y a clairement un conflit d’intérêts.
Ce parlementaire, qui a été élu par le peuple pour le représenter, va finalement défendre les intérêts d’une microscopique partie de la population: ceux des assureurs et non ceux des assurés, des malades ou des médecins. Et cela est valable pour d’autres domaines, comme celui des armes, des pharmas, de l’agro-industrie, etc. Ces gens-là défendent les intérêts de la classe bourgeoise au détriment du peuple. Ils se mettent au service de l’économie, du capitalisme, des multinationales etc…
On pourra rétorquer qu’à gauche aussi il y a du lobbying, notamment sur les questions écologiques. Il ne s’agit pas de le nier. Il faut néanmoins admettre une différence non négligeable: la défense de la planète et de ses ressources naturelles nous concerne tous. Elle participe à améliorer le bien commun et à augmenter la qualité de vie sur cette terre.
Malheureusement, le lobbying, qui a encore de beaux jours devant lui à Berne, nuit, entache et gangrène la démocratie, puisque ces parlementaires rémunérés par des lobbies perdent de leur liberté et de leur indépendance. C’est pourquoi nous devons combattre toutes formes de lobbying et défendre la démocratie participative à travers laquelle, au final, c’est réellement le peuple qui décide et qui a le dernier mot!
Christophe Grand
Edito publié dans le Résistance n° 107